Interview : MARILYN MANSON
par Universal Music France
photos+texte: (c) - 2003 Unviversal Music France
siteweb: http://www.marilynmanson.com
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MARILYN MANSON "The Golden Age of Grotesque" (2003 - Polydor/Universal)
- Que voulais-tu dire à travers ton nouvel album "The Golden Age of Grotesque"?
Brian Warner: J'avais différentes choses à dire, c'est pour cela que cette fois-ci j'ai utilisé tant de supports et média différents. "The Golden Age of Grotesque", c'est bien ce que cela dit: à savoir un âge, une ère, où il est question de réhabiliter la notion d'art dangereux ou d'art dégénéré.
Mais de manière plus précise, cet album traite des relations entre les gens. Je voulais donc exprimer quelque chose de plus direct. Que ce soit au niveau des paroles, sur le plan musical, et même dans ma façon de chanter qui est différente, je tenais à exprimer cela de telle façon que même les gens qui ne comprennent pas l'anglais s'y retrouvent; qu'ils saisissent ce dont je parle juste d'après la façon dont ça sonne.
Certains mots que j'utilise ne sont même pas de l'anglais, si bien que de toute façon, on ne pourrait pas les traduire dans une autre langue.
Donc Je voulais que cet album soit comme la création d'un enfant ou d'un illuminé -quelque chose qui puisse d'une certaine manière paraître innocent. Quelque chose de tellement honnête en un sens, et effectivement c'est tellement effronté, tellement téméraire, mais sans se soucier des règles.
Il a fallu que je dépasse les registres abordés lors de mes trois précédents albums -la religion et la politique- pour me rendre compte que pour moi, maintenant, la musique relevait de la religion et de la politique. Par conséquent, sur ce disque, je tenais à ce que les gens me voient sous un angle plus personnel, même si cela ne se présente pas comme ça. Il me semble que c'est une plongée encore plus en profondeur dans mon cerveau.
- Cela veut dire que cette fois, tu t'es éloigné de la politique et de la religion?
Non, je crois que j'ai juste laissé tout ça jaillir, plutôt que d'attaquer et d'expliquer ce en quoi je crois et ce en quoi je ne crois pas. Je crois être arrivé à un moment de ma vie qui se reflète dans ce que je crée. L'art est de l'ordre de la religion, l'art est aussi politique.
Voilà l'idée que je défends, c'est ce en quoi je crois. Si bien qu'il n'y avait plus lieu d'évoquer la religion des autres.
Voilà ce qu'il en est de ma religion. J'ai voulu faire quelque chose de façon à ce que les gens ressentent la même chose que ce que j'ai ressenti en le faisant, qu'eux aussi fassent acte de création.
L'inspiration de ce disque prend sa source dans l'ère expressionniste, sous la république de Weimar, à Berlin: à l'époque où les gens ont commencé à peindre les choses qu'ils avaient en tête et non plus ce qui se trouvait autour d'eux.
Au lieu de représenter le paysage, ils ont élaboré des uvres qui provenaient de leur esprit. Et quand cela s'est produit pour la première fois, les gens ont considéré que ça clochait, que c'était dégénéré, ou juste que c'était contre nature, que "ça n'allait pas".
Or c'est justement ça qui est pertinent en art et en musique. L'art et la musique ont pour vocation d'ouvrir l'esprit, pas de le refermer.
Et en un sens les enfants constituent ma principale inspiration, parce que l'on passe Beaucoup de gens passent leur vie entière à essayer d'oublier leur enfance. Moi au contraire j'ai passé toute cette année à essayer d'oublier ma vie adulte; à me rappeler ce que c'était que d'être un gamin.
Quand tu cours à la piscine, tu ignores que c'est interdit. Mais dès que l'instant où tu as l'âge de lire le panneau où il y a marqué "Interdiction de courir", c'est précisément à ce moment-là que tu te casses la figure.
Donc il est important de se souvenir de l'innocence et de la pureté, parce que c'est de là que provient le génie véritable. Les choses les plus simples -le "dada" de tout ça- il n'y a qu'à laisser aller.
J'ai tâché dans ce disque de faire quelque chose qui soit plus accessible. Non pas en changeant de style musical, de façon à ce que ce soit plus commercial, non, pas au sens conventionnel. Rendre l'ensemble plus accessible en relâchant, en laissant aller.
Et il me semble que les gens l'entendent, quand quelque chose est honnête et brut comme ça. La conception de cet album s'est déroulée dans la plus grande discrétion.
On a refusé que la maison de disques soit dans les parages. Je les ai menés en bateau. Ils ont voulu écouter des morceaux, alors je leur ai fait écouter des enregistrements de moi en train de parler à mon chat, et je leur ai raconté que c'était le single.
On a créé toutes ces uvres pour aller avec la musique -il y en aura certaines dans l'album, d'autres feront partie des shows en tournée. On a vraiment essayé de décloisonner tout ça.
Parce qu'inévitablement l'art n'est pas uniquement ce que je crée -il ne peut pas être achevé tant qu'il n'y a pas quelqu'un pour l'apprécier. Donc il y a le CD, mais ce n'est pas la totalité du projet. Il faut attendre que quelqu'un écoute le disque, alors seulement ce sera terminé, les gens s'intègrent au projet.
Par conséquent, plus que jamais, le public est partie intégrante de l'uvre elle-même.
- Pourquoi t'es-tu intéressé à cette période ? Tu as mentionné ton enfance Quelque chose s'est-il passé quand tu étais jeune?
Ce que j'aime à propos des années 30, et ce qui m'a toujours fasciné, c'est le symbolisme de Berlin.
Beaucoup de gens concevait cette ville comme une femme -une femme difficile à maîtriser et à contrôler parce qu'il y avait tout un art puissant et novateur qui provenait de là. Des films et des spectacles tellement puissants qu'ils furent détruits. Les gens ont eu peur, tu comprends?
Cela a été censuré, brûlé.
Et ici, Hollywood, dans les années 30, les gens réservaient un accueil incroyable aux films, comme s'il s'agissait de la vraie vie.
Les gens avaient envie de vivre et de s'habiller comme si'ls habitaient tout le temps dans un film.
Or moi c'est ce que j'ai toujours eu envie de faire quand j'étais môme. J'étais toujours déçu que Halloween n'ait lieu qu'une seule fois par an.
J'estime qu'on exprime sa personnalité selon la manière dont on s'habille. Je ne m'habille pas de cette façon uniquement pour impressionner les gens. C'est parce que ça me plaît. J'ai trouvé des gens qui me ressemblent, je me suis entouré de gens comme ça. J'ai une petite amie qui est comme ça, j'ai un groupe qui est comme ça, et je travaille avec des artistes qui ont cette sensibilité.
- A propos de ta petite amie qui est connue pour ses performances artistiques. T'inspire-t-elle de quelque manière que ce soit ?
Elle est très indépendante, une forte personnalité, elle a un look bien à elle, et elle incarne tout ce que je pensais qu'une femme devait être quand j'étais môme.
On dirait presque qu'elle sort d'une photo. D'ailleurs c'est ça -c'est une pin-up, et elle ne veut être rien d'autre. Moi ça me plaît, la façon dont elle s'y prend.
Pour moi elle a joué un rôle dans le sens où elle a été une source d'inspiration Elle aussi adore cette période et elle a exercé sur moi une influence positive, dans la mesure où elle m'aime pour ce que je suis, elle n'essaye pas de me changer.
Il y a beaucoup de chose dans ce disque qui parlent de relations. Que ce soit une fille, le monde ou votre meilleur ami, les gens veulent souvent changer ce qu'ils ne comprennent pas.
Ce qui est amusant, c'est que cela se ressent dans le groupe. Le groupe lui aussi a fini par changer. Ce ne sont plus tout à fait les mêmes musiciens.
Là aussi c'est ironique, parce que d'une certaine manière c'est ce que j'écrivais. Et c'est étrange que finalement Vous savez, je me suis séparé de mon ami Twiggy. Lui, il continue son chemin de son côté.
C'est mieux pour nous deux, et mieux aussi pour la musique. Pour la composition de l'album on a atteint un niveau d'enthousiasme plus important que jamais dans toute ma carrière. J'ai l'impression d'être quelqu'un de totalement neuf. La même sensation qu'au moment où j'ai commencé le groupe.
- Etais-tu satisfait de ce que Twiggy a apporté à la musique ?
Twiggy n'a pas participé à la création de cet album. Voilà en partie pourquoi nos chemins se sont séparés. C'est juste que lui en était à un stade différent dans sa vie. Je ne peux vraiment pas parler à sa place. C'est certainement quelque chose qu'il expliquerait mieux lui-même.
Mais je suis content de ce qu'on a réalisé ensemble -les albums qu'on a faits ensemble. Ce qui se passe aujourd'hui n'enlève rien aux belles choses qu'on a produites ensemble.
Et si quelqu'un pense que MARILYN MANSON ne sera plus pareil, c'est tout à fait exact, parce que je ne voulais pas que ce soit la même chose.
Je suis une idée en constante mutation. Si on arrivait à me cataloguer dans une case, alors je cesserais d'exister.
C'est ce que j'ai toujours voulu depuis que j'ai créé le groupe, un peu comme quand Walt Disney a créé Mickey Mouse.
J'ai créé quelque chose pour moi, une issue, un exutoire, de manière à mettre à contribution mon imagination et la projeter dans le monde; afin que tout le monde puisse la voir.
Il y a des gens qui détestent, et il y a des gens qui adorent. Et c'est exactement ainsi que ça doit être.
- Tu as d'abord fait venir Tim Skold (KMFDM) pour la production -ce n'est que par la suite qu'il est devenu bassiste. Quand l'as-tu choisi pour producteur, qu'attendais-tu de lui ?
Tim Skold et moi, on a commencé à travailler ensemble sur la reprise de "Tainted Love", et j'ai beaucoup apprécié sa façon de travailler sur les rythmiques et les programmations.
Je pense qu'en tant que producteur c'est le meilleur collaborateur avec qui j'ai eu l'occasion de travailler, parce qu'il a réussi à faire sortir à faire cet album avec moi. Les choses les plus simples, je crois bien, tu vois ce que je veux dire?
De nombreux producteurs conventionnels ne laisseront pas quelqu'un faire certaines choses qui ne semblent pas orthodoxes ou sont illégales. Et moi j'aimerais En fait, j'ai fini par me charger pas mal moi-même de la partie ingénieur du son.
Je regarde tous ces boutons, et je tripote jusqu'à ce que le son me plaise. C'est une approche très enfantine, mais je pense que le disque sonne davantage disons mieux que tout ce que j'ai pu faire jusqu'à maintenant.
Parfois, Tim m'a aussi encouragé à -ou bien on s'est disputé parce qu'il ne voulait pas refaire les choses, parce qu'il voulait en rester à la pureté de la première prise. Beaucoup de chants de l'album sont donc des premières prises. On les a gardées parce que c'était bien comme ça. Il y avait toute la puissance de l'instant. Cela n'aurait peut-être pas été aussi honnête si ça avait été refait.
Il y a des fois, tu sais, où il faut capter les choses dans l'instant, sans trop y réfléchir à eux fois.
C'est ce qu'il a apporté en tant que producteur. Il m'a fait penser à la façon dont les choses se présentaient quand j'ai commencé. Parfois, on se fait prendre au piège quand plein de gens commencent à vous dire comment vous devriez vous y prendre.
C'est pour ça qu'on a fermé la porte à clef et qu'on n'a rien fait écouter. Pendant longtemps, personne n'a rien vu de qu'on faisait.
- Est-ce que le style de Tim Skold (notamment au niveau rythmique) a influé sur ta manière de chanter?
On a conçu un album -avec tout le groupe- en modifiant la façon d'appréhender les ryhtmiques.
Il s'agissait d'autre chose que de se conformer à notre environnement -et en tant que songwriter j'ai un peu été mis au défi.
Au plan rythmique, je voulais être capable de faire des choses qui seraient mieux, ou aussi intéressantes, que le rap ou d'autres types de musiques.
Cela revêt différentes formes, il y a la rythmique vocale, la rythmique de la guitare, la batterie, etc
Et il y a même disons certaines influences. On a toujours introduit une dimension "swing" à notre musique."Beautiful People", "Rock is Dead" et "The Dope Show", tout ça c'est du swing, c'est en quelque sorte notre marque de fabrique.
Mais sur ce titre, "Doll-Dagga-Buzz-Buzz Zigetty-Zag", il y a une rythmique vocale.
Quant à la batterie, c'est la rythmique d'une chanson de big band. A vrai dire, je suis allé précisément dans cet hôtel et j'ai regardé les gens danser le swing.
Eh bien c'est vrai, c'est bien plus violent que ce à quoi on pourrait s'attendre. C'était presque comme les gens qui slamment, vous savez au début des années 90, à la fin des années 80 dans les concerts punk, des trucs dans le genre.
Sauf que c'était des gens de quarante ans qui faisaient ça. Moi je tenais à capturer ce type d'énergie. Et c'est vraiment l'esprit d'endroits tels que Berlin et Hollywood dans les années 30.
C'était juste avant la guerre. Les gens étaient je suppose confonrtés à la peur -ils vivaient leur vie comme s'ils savaient qu'il n'y aurait pas de lendemain.
Ce qui est ironique, c'est qu'on se retrouve aujourd'hui dans la même position. Et c'est seulement parce que l'histoire se répète que cette coïncidence se produit avec la musique; parce qu'il y a un an, je n'avais pas l'intention d'introduire cette ironie qu'il y a à présent dans la chanson.
J'écrivais juste sur les choses qui avaient eu lieu dans la passé. Et on pouvait supposer que cela aurait lieu à nouveau. C'est malheureux de se retrouver dans cette salle période; il n'empêche le vaudeville, le burlesque, le cabaret et tout le "théâtre du grotesque", toute cette idée était de détourner l'esprit des gens de ces choses qui se produisaient dans le monde.
Tu sais, les distraire avec les sales trucs qui se passaient au théâtre, mais les détourner d'autres sales trucs. Il me semble qu'il y a une dimension positive dans l'idée du grotesque.
Les gens se sont emparés du mot et lui ont donné une connotation négative parfois. Alors que moi, en définitive, j'ai toujours été attiré par le grotesque; c'est réellement juste une partie de ton imagination qui fait des choses qui ne sont pas dans la nature.
C'est réellement ce que ça signifie. Quelque chose d'anormal. Cet album a pour objectif de te laisser cela.
Tu l'écoutes et u t'échappes avec. La tournée et tout ce qu'il y aura autour auront également cet objectif. Le "Burlesque Grotesque" sera quelque chose que les gens détesteront peut-être, ou bien adoreront.
Cela occasionnera beaucoup de controverse, mais les gens n'oublieront pas. Ce sera intéressant. J'ai construit un album à partir d'images dans ma tête. Un jour je me suis réveillé en ayant envie d'une chanson ressemblant à un piano qui prend feu.
Ou encore une chanson avec un éléphant peint en noir. Je voulais aussi des surs siamoises -mais je n'en ai pas trouvées. Alors il a fallu que je les construise.
J'ai cousu deux filles l'une à l'autre et j'ai ainsi fabriqué mes propres surs siamoises, à ma manière bizarre. J'ai donc filmé certaines de ces choses. Ce n'est pas seulement pour la pochette de l'album, mais aussi pour le DVD qui va sortir -lors de la sortie initiale, et en même temps que la tournée, et à d'autres occasions de ce genre. Sur scène, il y aura un paquet d'éléments intéressants. Plus de personnages que juste les gens du groupe.
On a besoin de beaucoup plus d'aide pour interpréter l'instrumentation, il faudra donc que j'amène des animaux et des femmes bizarres.
Cela faisait penser à un "Freak Show"
La notion de "freak show" c'est unqiuement si les gens du monde extérieur ne vivent pas leur vie telle que moi je lavis. Pour moi, ces choses-là sont normales et marrantes, et divertissantes, parce qu'elles émanent de ma cervelle.
Evidemment, je peux comprendre que tout le monde ne conçoive pas les choses ainsi. Mais moi j'ai envie de partager ça avec eux, pour qu'ils pensent en ces termes.
En aucun cas je crée un cirque, en revanche je créerai plutôt une "tornade" de pensées et de divertissement. Et j'espère qu'une fois que j'aurai quitté la ville, les gens en causeront encore.
Il y aura des gens qui se plaindront, et il y aura des gens ravis qui se seront bien amusés. C'est la fonction de l'artiste. Maintenant, je considère que les notions d'artiste et d'entertainer ne sont pas nécessairement à l'opposé l'une de l'autre. Parce qu'après tout, arriver à divertir quelqu'un, c'est tout un art en soi.
Avant j'estimais que l'artiste et l'entertainer étaient deux personnes nécessairement distinctes. A présent, j'estime être à un moment de ma vie où j'incarne les deux à la fois. Divertir les gens fait partie de mon art et de mon style de vie.
- Comment estimes-tu ton succès d'entertainer? Dois-tu vendre des disques pour avoir du succès?
Je ne crois pas nécessairement que le succès se mesure en terme de nombre d'albums vendus ou je ne sais quoi. Moi je veux que certaines idées de ce que je fais soient divulguées. Et si certaines images comme les deux qui se trouvent derrière moi ne peuvent pas être utilisées sur un album, eh bien je les prendrai avec moi et les montrerai aux gens d'une autre manière.
Les gens trouvent maintenant que l'art et le commerce sont très imbriqués l'un dans l'autre; bien sûr, il faut vendre des disques pour vivre, connaître le succès et tout ça Mais si c'était mon seul but, alors assurément je fais quelque chose qui ne va pas, parce que les choses que je crée ne sont pas aussi "grand public" que ce qui a une chance de vraiment marcher.
Or je suis parfaitement capable de faire quelque chose qui serait de la "pop" conventionnelle, mais ce n'est pas ce que je veux faire. Je préfère concocter une uvre qui fera tourner la tête des gens et les amènera à penser différemment.
Il n'y a aucun autre entertainer que je considère comme étant de ma trempe. Je ne me considère en compétition avec personne. Je crois que j'évolue dans un monde qui est le mien, et ce monde est conçu pour les gens qui apprécient ce que je fais.
- Pourquoi ne pas avoir utiliser ces uvres pour l'album?
Ma foi, je pense juste que les gens parfois interdisent ou censurent quand ils craignent qu'il y ait un problème -qu'il s'agisse de réclamations ou de procès, je ne peux pas vraiment dire; mais ces trucs-là ont été interdits, alors je vais les emporter avec moi là où j'irai.
Mais il y a beaucoup d'uvres d'art que j'ai crées pour l'album, dont je sais qu'elles seront aussi interdites Moi je trouve que ces images sont assez plaisantes. J'estime qu'on ne peut pas censurer l'imagination, c'est un combat que j'ai envie de livrer.
Si les gens me demandent ce que je pense de la guerre, je ne ce n'est pas ma guerre. Je ne sais pas à quoi ça rime. Vous savez, moi je suis américain, mais au lieu de parler de la guerre, je préfèrerais parler d'autre chose. Je préfèrerais divertir les gens avec un autre sujet.
- Comment as-tu atterri dans "Bowling For Columbine" ?
Le jour où j'ai donné l'interview pour le film "Bowling for Columbine", c'était la première fois qu'on revenait jouer à Denver, depuis que j'avais été à tort pris à partie et accusé d'avoir été associé, ou d'être une source d'inspiration, pour les gens impliqués là-dedans.
Donc ce jour-là, le souci principal de tous, y comrpis de moi, était la sécurité, la mienne et celle du public. On ne sait jamais ce qu'un fanatique, un religieux ou je ne sais pas quoi est capable de faire pour vous empêcher de monter sur scène.
Mais ce jour-là, le plus mémorable c'est ce que ça a été un triomphe. Le public a été formidable, il m'a apporté tout son soutien, tout le monde était tellement content qu'on soit revenus, sachant que je n'avais rien fait de mal. Je suis un artiste et un entertainer, les gens doivent prendre leurs responsabilités en ce qui concerne leurs actions, ils ne peuvent pas rejeter la responsabilité sur les autres.
Et Michael Moore s'est pointé ce jour-là, il voulait faire une interview. A cette époque-là, je ne crois pas qu'il avait vraiment une idée définitive de son film.
Je crois qu'après l'interview, le film a continué à prendre forme. Je crois avoir été l'un des tous premiers à être interrogé.
- Savais-tu, à ce moment-là, comment Michael Moore allait utiliser ton interview?
Il aurait pu s'en servir à des fins négatives, mais je lui ai dit ce que je n'avais cessé de dire. Ensuite les gens viennent me dire que j'ai fait un truc bien, et je les en remercie. Je crois que ça a fait changer l'avis de beaucoup de gens à mon sujet. Mais je n'ai rien fait de différent de ce que je fais ordinairement. J'ai juste raconté exactement ce que je ressentais.
- En tant que peintre,tu as exposé à Los Angelse l'année dernière et tu peignais depuis ton enfance. As-tu encore le temps de peindre?
Ces denières années, j'ai peint des centaines de toiles. Je m'y mettais à chaque fois qu'il y avait quelque chose que je ne pouvais pas exprimer en musique. Je m'y mettais pour me décontracter, uniquement pour mon propre plaisir. Parfois, je brossais des portraits de gens pour leur en faire cadeau.
Je n'ai jamais eu l'intention de les montrer publiquement, jusqu'à ce qu'on commence à me dire que ça plaisait vraiment, alors j'ai fini par les exposer. Cela a été très dur, parce que je ne voulais pas m'en séparer. Mais je me suis dit que si l'on est peintre, eh bien on vent ses toiles. Sauf que je n'ai plus eu trop le temps de peindre depuis.
Pourtant, j'ai travaillé mais pour d'autres supports que la musique. Je me suis consacré à ma collaboration avec Gottfried Helnwein, avec des grandes uvres multimédia. J'ai aussi travaillé comme réalisateur -j'ai réalisé un clip vidéo, et puis j'ai aussi tourné d'autres images pour aller avec la tournée et l'album.Discographie sélective:
2003 - The Golden Age of Grotesque 2003 - mObscene (EP) 2002 - Tainted Love (EP) 2000 - Holy Wood (in the shadow of the valley of death) 2000 - Disposable Teens (EP) 1999 - The Last Tour on Earth (live) 1998 - The Dope Show (EP) 1998 - Mechanical Animals 1997 - Remix & Repent (remixes) 1996 - Antichrist Superstar 1995 - LunchBox (EP) 1995 - Get Your Gun (EP) 1995 - Smells Like Children 1993 - Portrait of an American Family