[ FEVRIER 2006 ]

COVENANT "Ritual Noise (limited EP)" (2006- Synthetic Symphony/SPV)
Avant la sortie officielle de Skyshaper, Covenant redécolle de sa Suède natale avec « Ritual Noise », un super tube formaté pour les dancefloors dans la lignée de ceux que l’on trouvait sur Sequencer ou United State of Mind mais avec la production hyper soignée d’un Northern Light. Nappes envoûtantes, voix vocodée en support, un beat rond mis en avant… Toute la recette du succès de Covenant est ici rassemblée en version « edit » et « main ». Deux autres mixes osent la saturation: la version « alpha jet » et le remix tekno-body acrobatique exécuté par Terence Fixmer. Restent deux faces-B très calmes, l’une plutôt mollassonne (« The Island ») et l’autre, bien meilleure grâce au texte d’Eskil, dans une sonorité plus brute (« XRDS »). Attention, premier pressage limité.
..::Olivier Camus::..

ROSE ET NOIRE "Tracé dans le Bleu" (2006-Discordian records/EMI)
Nouvel album pour le projet bicéphale Rose Et Noire, emmené par le musicien Laurent Chambert et la peintre poétesse Marie Möör (habituelle parolière de Jean-Louis Murat et du sémillant Christophe). Tracé dans le Bleu nous convie à un cabaret électronique aux multiples facettes qui puise aussi bien dans le minimalisme 80’s d’un Celluloide (« Plus près du Soleil », « Masque d’Or »), dans la noirceur d’un Die Form (« Résiste », « Rose c’est la vie ») et dans le grand-guignolesque variétoche d’un Vive La Fête (« Moi Ombre Toi Ombre », « Perhaps »). Alternant textes acidulés en français et en anglais, l’érotisme et la poésie sont au rendez-vous tout au long de ces 16 titres.
..::Olivier Camus::..

[ JANVIER 2006 ]

IONIC VISION "Actual" (2005- Machineries of Joy/COP Int’l/Al!ve)
Les belges Andy et Sven n’auront pas attendu la reformation de Nitzer Ebb pour continuer de garder la flamme de la True EBM old-school toujours aussi vive. Ionic Vision is back, à l’heure où le rôle du clone du même Nitzer Ebb n’en fini plus de changer de mains après Dupont, Spetsnaz, Orange Sector, Sturm Café et consorts… Actual est un album très court, direct dans la face, binaire et toujours aussi minimaliste, très sexuel également dans son propos („Watching You“, „Sin“). On a droit à un morceau en français au texte très rigolo, „L’Usine“ et un autre en allemand très efficace „Ich Will“. Un tempo majoritairement plus posé („Void“) tout au long de ces 13 titres; il est dommage de ne pas y retrouver l’énergie primaire décuplée sur le mythique Homo Sovieticus; mais toute la verve et la rage anti-acoustique de ces deux loustics est toujours aussi vivace!
..::Olivier Camus::..

[ OCTOBRE 2005 ]

SHIZUKA "Equilibre" (2005-Parametric)
On connaissait le français répondant au nom de Shizuka (alias Antony Dokhac) pour ses extraordinaires assauts digital-hardcore à l’occasion de nombreux remixes ou dans sa participation au line-up de Muckrackers. Il est donc assez déroutant de le retrouver sur le label Parametric pour un premier album d’electronica-ambient. Equilibre nous entraîne pour un voyage urbain, dans une atmosphère cinématographique, arpentant les rues de la mégalopole grouillante de Tokyo. Abstract, lounge, dub, breakcore, dark et parfois chaotique; Shizuka nous renvoi à d’autres bonnes productions françaises (Displacer, Flint Glass, Kaltesglas, Le Diktat…) et s’illustre avec de très bons passages marquants: « La Petite Fille », « Human Error »,… Parametric tient son pari sur le nouveau format audio/multimédia de son catalogue et s’affirme dans son nouveau credo: l’image, avec deux magnifiques clips par Christine Lonchamp et Remy Pelleschi (Mlada Fronta). Elle offre aussi en audio des remixes signés Flint Glass, OTX et Dither. Une œuvre reposante et superbement produite, mais qui semble faire une redite dans un créneau qui abouti à un manque crucial de renouvellement depuis le succès de Scorn et consorts. Connaissant le potentiel dévastateur de ce génie de l’électronique frenchie, on ne peut que lui supplier de revenir à plus de rage pour la suite.

COMPILATION "Display Disobey" (2005-Urbcom music) www.urbcom.net

Display Disobey est la nouvelle compilation maison du label londonien Urbcom music. Diffusée principalement au format électronique via www.urbcom.net, elle regroupe bien sûr Jerico One> (qui gère ce label), ainsi qu’une flopée de nouveaux noms électroniques tels que Awax et son excellent dubcore-electro mutant (“Statica”), Intercity 3, Anticracy et son big-beat saturé, Dakota North et son electronica robotique, Deathstar, Alias Six, Kinho et sa chanteuse très érotisante (“hi-fi fashion”); sans parler des remixes et autres collaborations croisées entre ces différents projets. Les maîtres mots ici sont: originalité et efficacité. Un sampler cohérent dans sa sélection et qui nous offre un son totalement inédit! Les mélanges entre scènes électroniques variées et diverses sont audacieux; pas surprenant de la part des britanniques qui ont toujours su se démarquer de toute ligne imposée par les modes ou les courants actuels. Urbcom confirme ici qu’une nouvelle scène electronica/indus originale et talentueuse émerge sur la perfide Albion. A suivre de très près!

STROMKERN "Light It Up" + "Stand Up (EP)" (2005-Dependent)
Après un album de rap-electro très décevant, les américains de Stromkern reviennent sur le label Dependent pour leur quatrième opus, Light it Up, bien plus calme que ses prédécesseurs. Malgré une bonne guitare trop rare, l’ensemble des 10 morceaux restent trop homogènes, monotones, on se lasse vite des séquences répétitives. Le chant hip-hop/gangsta-rap est heureusement relégué au second plan. Rien de neuf néanmoins à l’horizon pour nous offrir un nouvel attrait vers ce groupe qui faisait pourtant partie à une époque des pionniers du genre electro outre-Atlantique. Reste tout de même l’excellent single Stand Up qui dégoupille une bonne grenade dancefloor dans l’optique de nous réveiller un peu.

RETRACTOR "No Resistance" (2005-BFR / SX-Distribution)
Prenez deux jeunes floridiens bien enragés, faites leur écouter pour la première fois Suicide Commando, laissez mijoter… et vous obtenez le clone hellektro-dark du bimestre: Retractor. Prolifique, No Resistance s’étale sur 15 titres d’une EBM violente mille fois rabâchée même si une production de qualité est au rendez-vous. L’oeuvre est plutôt à rapprocher des premières heures de Grendel et Aslan Faction. Bref, c’est du Noitekk transposé outre-Atlantique avec trois wagons de retard. Ils sont méchants et sont bien décidés à le faire savoir sous couvert d’une tonne de distorsions et de mélodies toutes pourraves noyées dans une soupe dark. A moins d’être un maso de la collectionnite suicidecommandesque, passez votre chemin…
..::Olivier Camus::..

[ AOUT 2005 ]

SULPHURIC SALIVA "No Opportunity In Standard Experiences" (2005-MARK XIII dept./Discordian record)

Mark XIII dept. avait gardé le silence depuis son départ de l’écurie UWe. Aujourd’hui le label tekno-indus de Grenoble s’allie avec un autre label de chez lui, Discordian records, pour co-produire le 3ème et tant attendu album de Sulphuric Saliva. Il s’agit en fait d’un double CD sous le nom de No opportunity in standard experiences. Troisième opus qui conserve la ligne originale de ses deux prédécesseurs avec toujours quelques mélodies click’n’cut mêlée à une tekno minimale, le tout plombé par une harsh-indus power rythmique de grande qualité. Une guitare très cold fait même son apparition sur “Survivor”. Mais c’est bien des skeuds radioactifs tels que “Anger“, “Smash“ et “Phoenix” qui vont tout pulvériser sur leur passage. Un interlude dark-ambient, “Flames were licking the sky”, est remixé par l’unique invité de ce CD, Communication-Zero. Si vous avez apprécié Noise Tracks et Heart of Noise, vous allez craquer sur N.O.I.S.E qui confirme le grand talent de compositeur de Christophe Leussiau. Le second CD bonus est ni plus ni moins que le premier album de Triatoma, nouveau side-project expérimental de Sulphuric Saliva. Il offre 12 titres d’ambient très froide, mécanique et claustrophobique à rapprocher de ce que fait actuellement Flint Glass ou Gridlock. L’album indus à ne pas louper à la rentrée!
..::Olivier Camus::..

[ JUIN 2005 ]

KILL MEMORY CRASH "american automatic" (2005-Ghostly International)

Mon dernier coup de coeur sous le soleil de satan: KILL MEMORY CRASH, un disque vraiment fabuleux entre les meilleurs REVOLTINGS COCKS versus ALIEN SEX FIEND versus early MINISTRY avec un gros son harsh electro à la "fat of the land" de PRODIGY. Ce label pourtant connu pour ses sorties electro-tek minimales qui fondent sous la langue vient de nous dealer, avec cet opus dark, de quoi danser les dents serrées jusqu'à la fin du monde. Revisitant les ambiances drugs & freaks de la grande époque WAX TRAX avec des lignes de basse phénoménales, ces agités ricains sont de purs pills-addicts qui aiment faire peur et vous asséner des directs dans la face. De "Crash" à "Riyou", de "the O" à "Doorway nine", on nage en plein electro-rock/voodoo-indus dans l'esprit de WARREN SUICIDE, DICK VOODOO, PLUME, DEAD COMBO, NORTHERN LITE, WHITEY voire certains LTNO, PUNISH YOURSELF... mais avec quelque chose de vicieux en plus, une sorte d'urgence crade et sexy qui rend leurs machines excitantes et leurs textes politiquement pertinents. Avec leur premiers maxis "inside the box" et "get out" dans un trip electro post-indus vocodérisé qui préfiguraient déjà une façon différente de composer avec des recettes millésimées les voici enfin au zénith de leur art. Des beats,des noises,des grattes distordues et une voix à faire frémir Marylin Manson tout est là... que demande le peuple! Allez hop je gobe. Sans aucun doute la plus belle surprise underground depuis... SUICIDE .
Havoc

[ MAI 2005 ]

NINE INCH NAILS "With Teeth" (Nothing/Interscope/Polydor/Universal)

Sûrement un des albums les plus attendus de 2005… et pour tout un tas de raisons, qui ont peu à voir avec la musique, ce disque décevra encore une armada de fans de la première heure qui attendent de Trent Reznor qu’il change la face du rock à chaque nouvelle oeuvre. Sauf que Reznor n’est pas Aphex Twin ou Bjork, heureusement d’ailleurs, et il n’aspire qu’à une seule chose: écrire de bonnes chansons comme ses idoles David Bowie, Iggy Pop ou Pink Floyd ont pu le faire il y a 30 ans. A l’évidence l’homme est un grand et restera dans l’histoire comme un des rares génies à avoir pu associer succès massifs et expérimentations musicales. Comment parler de NIN sans évoquer la première fois que « pretty hate machine » dépucela mes oreilles vers 1989? Il m’aura fallut quelques années avant de me remettre de sa spirale cassée, la tête trouée et les yeux fixés vers l’horizon d’un rock industriel initié par Skinny Puppy ou Ministry. Je me souviens d’une soirée dans un club obscur les neurones connectées sur les vagues synthétiques de « heresy » et le corps disloqué par les coups de fouets et les cris des danseurs en montée d’extasy, je me rappelle de cette phrase d’un activiste Lillois connu sous le nom de Roger de Worhmout (Jean François Comble du Scatopode) qui était venu visiter notre antre sudiste au début des 90’s: « plus rien ne sera pareil après NIN ! ». C’était un vrai fan, je l’ai été également, un peu moins aujourd’hui, mais peut être qu’à trop vouloir atteindre la Lune on fini par rester à terre… mais à l’écoute de « right where it belongs », »only » ou «everyday exactly the same », je me dis que ce Trent Reznor est tout de même un putain de sacré compositeur. Dans les 90’s des brûlots acides comme « happiness in slavery », »closer» ou « march of the pig » ont vrillés plus d’une cervelle ramolie par la MTV dé-génération mais l’histoire retiendra surtout l’hommage ultime rendu au brillant songwriting reznorien par le godfather lui même: Johnny Cash transcendant « Hurt » et faisant verser des larmes à Trent avec une reprise acoustique si crûe qu’elle semblait sortie des propres entrailles du mythe défunt. Avec «the fragile », NIN s’étendait dans un concept album progressif qui en a décontenancé plus d’un mais depuis l’avénement de sa marionnette Marylin Manson et la bénédiction du vieux Ziggy Stardust, l’ami Reznor poursuit une route sinueuse avec pour seule ligne de conduite ce rail blanc sur l’asphalte tracé par le « Lost Highway » du Dieu Lynch. Depuis nous ne sommes plus revenus de notre reflet dans le miroir. La schizophrénie nous a semblée si douce, les neuroleptiques ne font plus effet, l’espace se comprime, se réduit à un simple clou d’une densité quantique époustouflante. Ce clou, de 9 pouces pour être exact, est de la même taille que celui qui transperça les mains et les pieds de Jésus Christ. On a vu ce que ça a donné 2000 ans plus tard.
Havoc aka HIV+

[ AVRIL 2005 ]

LE DIKTAT " 2+2=5" (Kubernoise) www.kubernoise.com
Commencer sa jeune carrière musicale en bénéficiant du plus bel artwork de l'année c'est déjà un sérieux atout pour marquer les esprits en ces périodes troubles de supports discographiques moribonds.Le premier album de LE DIKTAT est un des plus beaux objets (digipack design by SECT RETROVISION) qu'il m'est donné d'avoir entre les mains ces temps-ci et il faudra en remercier le label Kubernoise qui, aprés un long silence d'une année, renaît enfin des ses cendres tel un Phoenix rutilant prêt à déverser sur le monde ses productions les plus cinglantes. J'ai flashé sur le son du DIKTAT il y a un an dèjà aprés un live confidentiel auquel j'avais pu assister avec bonheur, la profondeur des infrabasses et la puissance des breakbeats me laissèrent scotché au dancefloor avec l'étrange sensation d'être enveloppé dans une gangue de plomb inextricable qui vous attire vicieusement vers le sol. Les jambes sont lourdes, les corps ondulent inlassablement sous les rythmiques sans pitié et votre esprit s'évade sur les nappes cristallines qui flottent sur l'océan dub. Aprés une telle expérience sous influence chimique prolongée je n'ai eu qu'une seule obsession: trouver un label pour ces métallurgistes aixois qui forgent leurs sculptures sonores dans l'antre du Dieu Vulcain en personne. Devant un travail aussi remarquable je me rends compte que je ne m'était pas trompé sur le potentiel stupéfiant du camarade Kortx. Le son du DIKTAT c'est la gravité terrestre amplifiée par 1000, c'est l'aspect tellurique de la musique tel que le conçoivent les grands du dub industriel comme SCORN, SONAR, 2ND GEN, MUSLIMGAUZE ou MEAT BEAT MANIFESTO! De "nihil" (avec un remix du grand C-DRIK aka Ammo/Axiome and co) à "Propagate" nous nous prenons en pleine face des obus vrille-cervelle qui sont chargés en rythmiques hip-hop ultra- touffues pour vous broyer les os impitoyablement jusqu'à rendre votre corps liquide et votre esprit disloqué. Cet album du DIKTAT est extrémement filmographique, on y retrouve des ambiances marécageuses à la David Lynch, Orwell ou The Cell. Les titres sont tous aussi brillants les uns que les autres et c'est sans nul doute l'homogénéité de cette oeuvre qui en fait sa force. On notera l'apparition vocale de SIGMA (muse fantomatique du projet KOMPLEX sorti chez Divine Comedy records) et un remix testostéroné de COMMUNICATION-ZERO qui ouvre au DIKTAT des portes noise/dub hardcore qu'ils vont surement explorer lors de leurs prochaines prestations in vivo. Félicitations à vous les gars vous m'avez touché au coeur, continuez dans cette voie c'est celle de l'excellence.
Havoc aka HIV+

STENDECK "Can you hear my call?" (Geska Records) www.stendeck.com
Parfois la meilleure façon de découvrir de nouveaux territoires sonores c'est de devenir astronaute intersidéral ou savant du projet SETI et laisser le chant des étoiles imprégner nos carcasses humaines hypersensibles. Et d'autres fois, il suffit de se promener sur un bord de plage au bout du monde et ramasser une bouteille à la dérive que les flots ont amené là par hasard. STENDECK c'est le message contenu dans cette bouteille mystérieuse d'appellation canadienne controlée GESKA records. Combien de gens ont entendu ce message codé en morse? On ne sait pas, mais d'aprés les dossiers de la CIA, il semblerait que des groupes comme GRIDLOCK, AUTECHRE, BOARDS OF CANADA ou APHEX TWIN aient reçu le même genre de message venu des astres. Leurs albums s'en ressentent et le monde de la musique warpisée s'engagera avec passion dans la voie lumineuse de l'intelligent-techno ou de l'electronica neuronale. Jusqu'à ce jour aucun nouvel astre n'avait dépassé les maîtres du genre, et puis vint cet objet, cette bouteille jetée à la mer, cet album extraordinaire, extrasensoriel, extraterrestre: STENDECK. N'oubliez jamais ce nom.... comme vous n'avez jamais oublié celui d'Amadeus. Les titres sont de superbes piéces méditatives au piano admirablement encastrées dans des rythmiques concasseés à la limite de l'industriel et de la drum n' bass. Compositions classiques scintillantes baignée d'un halo blafard comme sur le premier album d'ARCHITECT. On pense à un BLACK LUNG inspiré, à un HALO-GEN sorti de la cave à ce miracle de l'électronica américaine nommé GRIDLOCK. D'ailleurs c'est bien le sorcier Mike Wells qui a masterisé ce chef d'oeuvre pour GESKA records. Choix judicieux. Aprés quelques productions anecdotiques, le catalogue québecquois du passioné Marc Desforges s'etoffe d'oeuvres de plus en plus futuristes et brillantes. Ce premier album d'Alessandro Zampieri (musicien/pianiste basé à Lugano/Suisse) explore les paysages imaginaires de notre subconscient avec ses rythmes distordus et ses plages synthétiques striées de champignons hallucinogènes. Une révélation absolue pour tout être doué d'un coeur et d'un cerveau.
Havoc aka HIV+

[ MARS 2005 ]

COMPILATION "Das Bunker II - fifteen minutes into the future" (2004-Das Bunker) www.dasbunker.org
Impossible d'éviter le lieu mythique des musiques industrielles qu'est le Das Bunker de Los Angeles lorsque l'on parle des USA. Evoluant depuis presque 10 ans en tant que salle de concerts et de soirées, et comptant parmi ses membres fondateurs un ex-lillois, cette association a su se positionner en tant qu'avantgardiste chez l'oncle Sam sur le créneau de la harsh-indus lorsque celle-ci a acqui ses lettres de noblesse. On se souviendra donc du premier volume de la compilation "Das Bunker" sortie en 1998 sur feu Possessive Blindfold recordings et sur laquelle on trouvait notamment: Death Industry, Gridlock, Jugend Staat, Noisex, ZymOsiZ, S.alt, ... Aujourd'hui, il était temps de rendre hommages à la seconde génération de groupes qui ont défilé sur les planches de ce QG imprenable de l'électronique violente avec un second volume intitulé "Fifteen Minutes into the Future" (16 titres). Au programme des manoeuvres: de grands noms européens qui n'ont plus rien à prouver tels que ASCHE, CONVERTER (avec un mix en impro live), P.A.L, et la nouvelle sensation tekno-indus COMBICHRIST (avec un titre exclusif et inédit "Das Der Bunker"). Ensuite des noms qui se sont imposés d'eux-même depuis quelques temps outre-Atlantique: MANUFACTURA, ISZOLOSCOPE (avec une reprise breakcore de la musique d’Harold Faltermeyer pour le film "Le Flic de Beverly Hills"!), TERRORFAKT et un survivant de l'écurie [<unit>] à savoir AURAL BLASPHEMY qui signe l'ouverture de ce CD par un "NMC" très dark-ambient. Suit son lot de très bons newcomers: C/A/T (minimal-electro), DISCIPLINE UNIT, W.A.S.T.E et CONSUME... Pour les amateurs de la vraie harsh-indus et des nouvelles mixtures electro, aussi indispensable et cultissime que son premier volume.
..::Olivier Camus::..

ALEC EMPIRE "Futurist" (2005-Empire records/Digital Hardcore Recordings) www.digitalhardcore.com
Après l'énormissime double-album "Intelligence & Sacrifice", on était en droit d'attendre au tournant le berlinois ALEC EMPIRE, en solo depuis la mort présumée (mais pas encore définitive) d'ATARI TEENAGE RIOT. Pendant qu'HANIN ELIAS fait sa "Courtney Love", c'est toujours accompagné de la très noisy NIC ENDO qu'il revient les mains dans les poches, l'air désinvolte, et les machines digital-hardcore au placard! Avec "Futurist", second volet et noyau d'une trilogie, ALEC EMPIRE met un fuck (définitif?) à ses machines électroniques et revient à la base du punk-rock déchaîné, à savoir sa bonne vieille guitare saturée. Mise en avant, l'accoustique reprend sa suprématie et la fureur perdue de ATR resurgit ici. Si vous vous attendiez à une suite logique aux tubes "The Ride", "Addicted To You" et autres perles du précédent opus; vous serez sans nul doute déçu comme je l'ai été. Mais "Futurist", le mal nommé, réclame plusieurs écoutes attentives avant de pouvoir en retirer toute la substantifique moëlle. 12 morceaux condensés en 42 minutes de pure furie electro-punk garage old-school! La mixture noise-indus de NIC ENDO n'est tout de même pas en reste et s'adapte parfaitement à ces nouvelles compositions. Par cet album, le maître utilise les propres armes de rébellion des USA pour en faire une fois de plus la satyre. Pied-de-nez réussi à tout ceux qui ne l'attendait pas du tout sur ce terrain, ALEC EMPIRE parvient du même coup à casser l'image (fausse selon ses dires) que l'on se faisait de lui et de la vision de sa musique. Un ride de pur rock-noize intensif qui culmine sur "Overdose", "Kiss of Death" et "Point of No Return".
..::Olivier Camus::..

BAK XIII "Post Lucem Tenebrae" (2005-urgence disk records)
Revoila le nouveau méfait sonore du Baron Von Schmock et du brillant DDDmix aka les docteurs Folamour de l'électro-dark usinée à Genéve! Déja la pochette plante le décor surréaliste: aplat jaune avec un chien à quatre pattes (sa patte ayant repoussé depuis l'album d'Alice In Chains :-) et du sang. Bak XIII aiment le sang,surtout celui des mouches (cf.leur site) mais avec les 13 titres de cet EP de remixes c'est surtout le dancefloor qu'ils veulent faire saigner à grands coups de beats sombres, romantiques mais non dénués d'humour. Il n'y a pas d'équivalent avec ce son BAK XIII ultra compressé reconnaissable entre mille et aux envolées synthétiques classées au patrimoine Suisse au même titre que YELLO ou AL COMET. Un sans faute presque déroutant pour ces activistes du KAB (BAK à l'endroit héhéhé petit malin on nous fait plus le coup du miroir depuis Nivek Ohgr = Kevin ou Yelworc= Crowley ;-) ! On navigue en plein territoire électro-old school néo-new wave et post-clashé qui fera un malheur chez les minettes en noir et les gays électroniqués. Des tubes comme "Homodisco" (NdR: hommage au tube du film "Deux Heures Moins le Quart avant Jesus Christ" avec Coluche et Michel Serreaux) ou "Lost in Darkness (guitar mix)" vont vous gratouiller les orteils et aprés quelques bières bien moussantes vous serez pris d'une frénesie inexplicable, vous danserez comme des demeurés à la Saint Vitus ...juste avant de mourir. Les remixes signés MIMETIC, IDLO, SPIES et votre serviteur sont la preuve que l'univers de BAK XIII est extensible et posséde une vie propre. Messieurs continuez ainsi ,cette scéne sclérosée avait bien besoin d'un peu d'air frais venu des montagnes et "post lucem tenebrae" porte bien son nom: aprés les ténèbres la lumière enfin.
- HAVOC - aka HIV+

[ FEVRIER 2005 ]

ATRIUM CARCERI "Seishinbyouin" (2004-coldmeat industry) www.coldmeat.se
ATRIUM CARCERI (aka Simon Heath ) est un des meilleurs combos dark-ambient de l’écurie ColdMeat Industry aux côtés de RAISON D’ ETRE et de DESIDERII MARGINIS. "Seishinbyouin", mot japonais pour désigner l'univers psychiatrique et les asiles d'aliénés, ressort le côté carcéral qui ne pouvait qu'être parfaitement dépeint après un premier CD au nom évocateur: "Cellblock". Jamais un album de dark-ambient ne m'avait plongé dans un tel voyage aux confins de la folie et de la claustrophobie. D'emblée, coincé dans une camisole de force, on se retrouve dans le hall de cet asile, huis clos glauque et moite ("In Chaos Eternal"). Des premières voix se font lointaines... Quelques samples de sirènes fantomatiques, peut-être la seule touche lumineuse de cet opus ("Illusion Breaks"). Le souffle omniprésent d'une chaudière nous accompagne dans de longs couloirs froids et humides. Les aliénistes viennent ensuite nous ausculter ("Incubation") employant un langage indicible. Le court-métrage "Le Bunker de la Dernière Rafale" nous vient à l'esprit: borborygmes et bruitages. Des violons funestes s'en mêlent... Un piano solennelle vient appuyer un choeur profane ("Dark Water"). On arrive ensuite au sous-sol qui dévoile le vrai visage de cette construction: le Purgatoire. Des condamnés y traînent leurs chaînes aux portes de l'Enfer gardées par des molosses ("Atmosfear"). "Victim" nous ramène vers un semblant d'humanité avec son lot de samples japonais balayés par un souffle glacial. Il est temps de s'échapper de cet endroit avant de perdre définitivement toute santé mentale, c'est ce que nous aide à faire les percussions industrielles salvatrices de "Escape". Je n'ai pas entendu mieux dans le registre depuis PREDELLA AVANT, ATRIUM CARCERI entre donc dans la liste de tête de ces maîtres de l'obscur qui arrive à nous donner la chair de poule au travers d'un album magnifique.

..::Olivier Camus::..

[ JANVIER 2005 ]

EX_TENSION "Needles" (2004-Autoprod./AltSphere Productions) http://ex.tension.free.fr

LAAG (L'ARME A GAUCHE) "BadGag" (2004-Autoprod./LAAG) http://larmagauche.free.fr

Deux très bonnes démos dans le registre electro avec ici deux veines en expansion actuellement dans notre hexagone. L'electro-indus d'abord avec Ex_Tension qui marque un premier essai plus que réussi au bout de dix ans d'existence. Needles, promu par le label amateur Altsphere Prod., est un EP 6 titres se concentrant sur deux tubes: ' Needles ' et ' Murder ' venant marquer à la culotte Neon Cage Experiment. Le tout est introduit et fermé par un diptyque glacial intitulé ' Tension '. Une production professionnelle qui botte en touche nombreux soi-disant labels du circuit actuel. La techno-body ensuite, qui n'en finit donc plus de faire des petits avec la troisième autoproduction pour LAAG (initialement L'Arme à Gauche), cette fois-ci masterisée par C-Drik (Axiome). Baptisé BadGag, cet album est un petit bijou pour tous les fans du son wave des 80's remixé à la sauce techno actuelle. F242, Kraftwerk, U-96, The Hacker s'entrechoquent ici joyeusement. Des skeuds comme ' Remember What To Do ', ' Jamming Frequencies ', ' Agressive Remover ', ' font de LAAG le The Horrorist français. Les murs peuvent avoir des oreilles, mais nos oreilles ont souvent des murs et ces deux-là ont bien compris comment les faire tomber! 

FAKE "Los Angeles Synthetic" (2004-Statik Sky records) www.systemsyn.com/fake

Fake c’est le side-project de l’américain Clint Carney (System Syn, Imperative Reaction), débuté en 2002, donnant un aspect plus noir à son talent de musicien électronique. Second album plus abouti chez Statik Sky records (nouvelle écurie de New-York), Los Angeles Synthetic dépeint une société américaine tombée dans la suffisance et l’outrage. Thème toujours d’actualité outre-atlantique et ça risque encore d’être une source d’inspiration pour les quelques années à venir. La musique quant à elle est à rangée au rayon des bons rejetons de Skinny Puppy, avec ses beats torturés et sa voix disséquée. Les fans de The Retrosic y trouveront également quelques similitudes dans cet album superbement produit. “ Money To Kill For ” a attiré notre attention comme tube potentiel, satyre du taylorisme à outrance, et le titre éponyme est à signaler pour son originalité: sorte de mélodie future-pop totalement corrompue par la complainte cruel de son géniteur.

JERICO ONE> "No Blind Runner EP" (2004-Urbcom music) www.urbcom.net

Replica Automata était une oeuvre de pure improvisation d’indus dub-ambient, sorte de best-of des meilleurs passages d’une expérimentation en une seule prise. Aujourd’hui, le londonien J. Hookens ravive le feu de son projet Jerico One> avec un tube electro-jungle disco-mutant toujours rempli de cette spontanéité bienvenue. Ce EP ne saurait passer inaperçu sans l’intervention de Marc Heal (Cubanate) sur la version déjà entendue sur la compil Interbreeding II - Industrial Mutation chez BLC prod; le pape de la tekno-rock venant ici co-écrire le texte de “ No Blind Runner ”. Suivent deux autres versions du single en titre avec Awax (dub) et le side-project B3B (drum’n’noise) et deux face-B remixées par Alien#Six13 (The Nine) et l’expérimentateur du breakcore japonais, Kyosuke Tokanaga. Le second album est dans les starting-blocks.

JOKE JAY "Fiasco Deluxe" (2004-Swannsee/Edel) www.jokejay.de

Ancien songwriter et musicien de session dans And One, Joke Jay a été éjecté par Steve Naghavi après la sortie de "Virgin Superstar". Il ne figure donc pas sur "Aggressor" mais on le retrouve depuis 2004 pour son propre projet solo. Passé le look très techno-glam pour le bonhomme et ses deux compères, on oublie vite cette petite frayeur dès que les premières notes fusent de la platine. Après un premier maxi détonnant, l’album "Fiasco Deluxe" est une véritable bombe and-onesque, du bon vieux And One musclé première époque. Un single survitaminé au texte minimal (“ Angefixxt ”) agrémenté de sons très cheap, un chant se rapprochant de sa référence. L’humour est au rendez-vous et l’attitude body-music est de mise (“ Das Original ”, “ 32 Zacken ”). Autre recette issue de And One: la voix féminine que l’on retrouve ici sur plusieurs titres (“ Puppenmädchen ”, “ Die Goldene 80 ”). Ça groove aussi du côté de “ Tango 2000 (von nichts) ” avec sa voix totalement niaise. Indispensable à tous fans de l’electro-pop qui ne se prend pas au sérieux.

LITH "Tribal End" (2004-Divine Comedy records) http://lithsite.free.fr

Le nancéien David Vallée, alias Lith, est de retour sur notre platine avec le successeur de Pylon, toujours chez Divine Comedy records. Tribal End s’ouvre sur un “Knowledge” très épuré aux sons vintage qui nous ramènent immédiatement aux premières expérimentations de la démo A Case of War. Là où les précédents opus bétonnaient un mur du son ultra noise, Tribal End adopte une sonorité plus éclaircie, un visage plus accessible. La rythmique se fait plus technoïde (“Boreal”) et ethno-trance (“Tribal End”). Mais des morceaux tels que “Perenially Pain” et “Austral” demeurent tout de même dans le ton agressif et power-electronics de Narcotic et de Pylon. Tribal End marque aussi l’ouverture vers plus d’invités avec pas moins de 5 remixes (P.A.L, S-Cage, HIV+, Iszoloscope, AQL); un featuring avec Shizuka (prochainement chez Parametric) et un titre d’Empusae remixé par Lith lui-même (renvoyant ainsi la balle au belge qui avait fait de même sur son album Funestus). Cette fois-ci les sons sont plus tribaux, dansants et dépouillées; mélange entre WinterKälte et This Morn’ Omina. Avec plus de diversité, Lith expérimente de nouveaux spectres sonores tout en conservant son identité harsh-indus.

ROSEWATER "Motor Medicine" (2004-Sturm) www.rosewater.lv

COMPILATION "Sturmer III" (2004-Sturm) www.rosewater.lv/sturm

Hors des frontière du pays teuton, ayons l’audace de pousser notre regard plus loin vers l’Est… Et qu’y trouve-t on? Une nouvelle pépinière de formations industrielles, toutes rassemblées sous le drapeau du petit label Lettonien Sturm, amené à grandir très vite. Dirigé par les membres du projet Rosewater, Sturm nous livre une pléthore de groupes de pure attaque industrielle comme à la première heure de la fourmilière Ant-Zen. Honneur au chef de file qui nous livre son second CD, cette fois-ci présenté dans un beau digipack. Motor Medicine prouve la maturité de Rosewater au travers de 10 titres d’indus sans compromis à rapprocher des assauts les plus violents de Noisex et de Converter ; de la petite mélodie pervertie au hachoir (“ Plastic Minute ”) jusqu’au tube power-electronics (“ The Same ”) et la présence dévastatrice d’un chanteur qui en veut à la moelle de nos os. La compilation Sturm quant à elle illustre bien l’image clichée de la décrépitude des pays de l’Est au travers d’une indus éclectique mais toujours rugueuse et corrosive. Le volume 3 nous livre de petites perles d’agressivité telles que Bios, Cyberpunk et Anocodaine. Des choses plus ambient et hypnotiques comme Strops ou ultra martiales comme Knauzers. D’autres sont déjà brigués sur différents samplers comme les remarqués Claustrum ou le minimaliste Traur Zot. Gare à vos tympans, les pays de l’Est viennent jouer dans la cour des grands!

FORETASTE "Discordance EP" (2004-Autoprod./Foretaste) www.foretaste-music.com

Duo parisien composé de Sylvie Billy (chant) et Pierre Atoch (claviers), Foretaste officie dans une electro-pop très inspirée par Depeche Mode. Une apparition sur la première compilation/tribute française à D.M. ("Children of Depeche Mode" chez Diff Records) en Mai 2003, aux côtés de Death Nature, Celluloide ou encore Communication-Zero, leur permet de ne pas passer inaperçu avec deux reprises ("The Bottom Line" et "Easy Tiger"). Fin 2004, ils concrétisent leur premier EP 4-titres intitulé "Discordance". Composition légères mais entraînantes et une voix féminine hors du commun pose les bases de ce projet. Les sons analogiques prédominent, le chant reste aérien, plein de mélancolie. Deux morceaux acidulés “ Victim’s Heart ” et la version radio du single en titre “ Discordance ”, une balade aux mélodies très new-wave (“ For Your Own Good ”) et un “ Re-Love ” au groove très radiophonique voire variétoche des 80’s très nostalgique. Cette autoproduction de qualité professionnelle (qui ressort d’ailleurs aux USA) devrait céder la place à un album plus complet (Beautiful Creatures) sous contrat avec un label.

WINTERKÄLTE "Disturbance" (2004-Hands productions) www.winterkalte.com

Retour en force du rouleau compresseur power harsh-indus allemand: WinterKälte. Pas de news depuis le miniCD GreenWar, et voici le bien nommé Disturbance qui sort à la fois en CD et double-LP. Et la bonne nouvelle c’est que le projet du boss de Hands est resté égal à lui-même. Toujours autant de saturation, encore plus de BPMs pour une avalanche de rythmiques lobotomisantes. Les thèmes abordés sont également récurrents: écologie, désarmement, génétique, globalisation, … Ça blaste à fond les beats sur des assauts tels que « yes2wind », à vous décapsuler la boîte crâniène sur « ban depleted uranium weapons (poison dust) », « Genetic Imperialism » revient quant à lui sur une formule plus breakcore. On flirte avec le terrain du loops répétitif occupé par Sonar (« Nuclear Free North America ») et le mur du son noise cher à Lith. Les sons et les effets sont poussés dans leurs derniers retranchements, ce qui donne l’album le plus sévère des 8 années de discographie de WinterKälte, un des pionniers de l’indus sans concession.
..::Olivier Camus::..

L'ARME A GAUCHE "BadGag" (2005-autprod.) http://larmagauche.free.fr

Ce CD tourne et il tourne dans ma tête depuis le premier titre une profonde allittération métamorphique d'un "alain bashung" muté en "alien bashing" suçant un Albator en latex qui aurait rencontré LFO et SVEN VATH dans un ascenseur du club Dorian Gray de Francfort vers 1990. Des titres comme "agressive remover" tout comme le fantastique "intoxicating sequence" sonnent comme du pur FRONT 242 époque "front by front" ou "no comment" rien que ça !!! Le 3 eme track "he complained of hearing" est une douceur électro trance à la Hardfloor ou Der Dritte Raum. Un morçeau comme "the big speedball" fait de LAAG le THE HORRORIST français avec des textes intelligents, une voix envoutante et des sons troublants pour dancefloor vénusiens. LAAG nous déroule les tubes de son univers hédoniste pour neurones avertis qui s'extasieront à volonté devant LE tube,que dis-je la merveille Tek-EBM "jamming my frequencies" qui va insufler aux corps et âmes des litres de poppers made in great britain. Avec son mystérieux "détective", LAAG nous raméne aux premiers maxi dark step du label Metalheadz de GOLDIE, à l'époque la drum n'bass n'était pas encore un habillage des journaux de France 3 ni une démonstration technique pour bricoleurs férus de Fruity Loops. Avec "carnivora" les synapses voraces de mr Ronan s'enfoncent dans le marais électro robotique cher à KRAFTWERK et ANTHONY ROTHER. Ca y est je plane sur les voix d'opéra futuriste du trés indus "the contact of skin"... L'album se clos sur un titre mid-tempo trés haujobbien qui semble nous mettre en lévitation avant de rentrer la tête la première sur la piste emplie de fumigénes des soirées sudistes les plus réussies. Cet album post-techno est simplement beau et sexuel et dynamitera n'importe quelle playlist de DJ inspiré à l'avenir. A noter que le mastering est signé par C-DRIK.
- Havoc - (HIV+)

[ OCTOBRE 2004 ]

COMPILATION "aXc-Labs" (2004-Axesscode) www.axesscode.com

A l'instar de la triple compilation "Q:F:G" du label niçois Parametric; le label associatif montpellierain Axesscode -bien connu pour son forum www.axesscode.com/mindphaser et ses soirées aXc- s'essait au jeu du sampler à la française. Cette seconde référence du catalogue (après le premier album de KUB "Entre2mondeS") n'est autre qu'une double compilation CD regroupant deux fois 15 titres sur deux ambiances très différentes: dancefloor sur le CD1 et chillout sur le CD2. Une autre donnée chiffrée phénoménale fait de "aXc_Labs" l'événement de cet automne: 58! C'est le nombre de groupes qui figurent sur cette compilation. Le concept est simple: chaque morceau est en réalité l'oeuvre de deux projets électroniques en duo ou "versus". Cette idée est venue suite au grand succès remporté par la page MP3/démos en ligne depuis quelques années sur le forum d'Axesscode. Confronter les talents d'une très grande majorité de formations electro françaises mais aussi d'ailleurs (AH CAMA-SOTZ, AMBASSADOR 21, CORDELL KLIER, EMPUSAE, DETRITUS, ISZOLOSCOPE, CDRIK, LARVAE, AXIOME, ...), voilà le challenge que remporte cette fabuleuse idée. Décortiquons... Côté dancefloor, la tendance actuelle est au nouveau son tekno-body initié par TERENCE FIXMER, MILLIMETRIC ou encore STAMBA. On retrouve d'ailleurs ces deux derniers sur le CD1. FX (MILLIMETRIC) déchaîne une fois de plus les loops de ses machines neo-EBM en compagnie des bleeps et de l'atmosphère electro-éthérée de l'excellentissime OIL.10, cela donne le tube indéniable de cette partie dansante: "All About Sex". Suivent dans la même veine: NUWERK vs. LAPSED, STAMBA vs. ZEROGOKI, CHRISTOPHER KAH vs. COMMUNICATION-ZERO (avec à n'en pas douter un succès avant l'heure pour le Strasbourgeois KAH qui sera la nouvelle sensation sur Planète Rouge records). Mention spéciale pour le versus de COMMUTER/L'ARME A GAUCHE qui nous offre une splendide revisitation du nouveau son minimal des KRAFTWERK et de PLASTIC NOISE EXPERIENCE. Dans un registre plus old-school voire traditionnel, les pitbulls aixois de TAMTRUM n'ont pas manqué à l'appel en compagnie d'A.N.A.E.L pour un skeud hellektro-dark teinté de guitares vengeresques ("No Sense"). L'electro-indus frontlinesque n'est pas en reste non plus avec les PSYCHOSOMATIK et le renfort de Teddy de O.B.E. sur une version exclusive de "Release Me"; et la confirmation du grand talent de Florian (LOK-8) sur "L.S.P.S" avec le newcomer ARCAIDE. Sans oublier les très rythmiques HUMAN BODY/SULPHURIC SALIVA (Grenoble) façon techno et LITH/SHIZUKA dans le rayon "radiations nucléaires". Déception par contre du côté de COLLAPSE avec un Amadou resté muet sur l'instrumental composé avec RUDRA VENA; et un choc des titans qui malheureusement aurait pu être bien plus sévère (en tout cas plus digital-hardcore) chez PUNISH YOURSELF opposé à AMBASSADOR21. On terminera ce tour de première galette avec l'apparition des filles déchaînées sur un "Break Me In" de SHUGGHA et sur le versus GET LOST/ZIG. Deuxième rondelle, "ChillOut", donc plus introspective et plus posée: Clicks'n'cut sans surprise avec ZONK'T et CORDELL KLIER; une electronica ambient bien léchée avec un couple très à la pointe du sujet, DISPLACER et O.T.X. On poursuit avec "Zahrim" le sommet de la rencontre dark-indus rituel signé FLINT GLASS versus AH CAMA-SOTZ, ... Quoiqu'on en dise le chantier pharaonique "aXc_Labs" porte bien son nom: un véritable laboratoire électronique dans lequel se croisent aussi bien des noms connus que de jeunes projets totalement débutants. "aXc_Labs" est également une expérience décisive pour notre scène frenchie car les retombées médiatiques (surtout de la part de l'étranger) sont très attendues. Faire découvrir presque 60 talents autour d'un concept novateur n'est pas une mince affaire; espérons qu'une récompense soit à la clef! Et le succès hexagonal est déjà confirmé puisque le premier pressage est déjà sold-out à l'heure où nous écrivons ces lignes!
.::Olivier Camus::.

RAMMSTEIN "Reise, Reise" (2004-Mercury/Universal) www.rammstein.com

Il était très attendu ce nouvel opus des allemands de RAMMSTEIN. Et c'est surtout l'apéritif "Mein Teil"qui nous avait ouvert l'appétit avec un single à décorner les buffles! Du RAMMSTEIN agressif puissance 10. "Reise, Reise" se place tout de suite à mi-chemin entre l'orchestration grandiose de "Mutter" et la furie tubesque de "Sehnsucht". Riffs lourds et grattes ultra-saturées sont toujours au programme avec la même recette des effets de distortion gardée aussi secrète que la formule du coca-cola. Ouverture sur le très symphonique "Reise, Reise", bon successeur à "Sonne", qui justement fait la transition avec l'épisode précédent. La voix de Till Lindemann toujours aussi magistrale et aidée par des choeurs impeccables ("Dalai lama"). A signaler que c'est la première fois que le groupe prend ouvertement parti, ou en tout cas dénonce une situation politique, au travers de "Amerika" (second single extrait). Un morceau totalement tournée vers la dérision aussi bien dans son texte, que dans sa mélodie très folklorique et caricaturale. Résultat, il vous reste dans le crâne plusieurs jours durant. La palme revient à l'excellent "Moskau" interprété en duo avec une Viktoria Fersh très punky (remplaçante de t.A.T.u., collaboration qui n'a pu se concrétiser à temps). Au rayon des déceptions, la tentative pseudo accoustique de "Los" est très loin de convaincre surtout à cause de son riff et de ses percus piqués au "Laichzeit" que l'on ne connait que trop bien. Les autres morceaux demeurent plus anecdotiques ("Stein um Stein", "Ohne Dich", ...) Et ça se termine par une berceuse du nom d'"Amour". Que dire de la pochette orange-fluo façon FUNKER VOGT, réduite à quelque chose de très impersonnel? A l'arrivée, on se retrouve avec un album de transition, on ne pourrait tout de même aller jusqu'à dire incipide car celà reste du grand RAMMSTEIN. Le septième membre de RAMMSTEIn, le producteur Jacob Hellner (CLAWFINGER), s'est par contre surpassé dans cette production au big-sound hallucinant et d'une qualité encore inédite. A couper le souffle! Y aura-t il remise en cause du projet RAMMSTEIN sur le prochain opus? La question est posée.
.::Olivier Camus::.

LAIBACH "Das Spiel ist Aus" (2004-Mute/Labels) www.nkstate.com

"WAT" était pour nous sans nul doute aucun l'album de l'année 2003. Après le nouvel hymne "Tanz Mit Laibach", c'est un second single qui en est extrait pour la plus grande joie de nos moustaches. "Das Spiel ist Aus" pouvait sembler passé inaperçu, en tout cas de moindre puissance, sur l'album; sur cet EP 7 titres, il est sublimé. Passé la réécoute de la version de l'album, on a droit à des remixes très très viriles signé DJ BIZZY et sa formation OUROBOROTS. Le côté EBM est décuplé dans une furie de beats teknoïdes et les choeurs sont multipliés pour ajouter à l'ambiance requiem inimitable de LAIBACH, certains disent à juste titre "laibachienne". La chasse au grand cerf est ouverte! Le "OUROBOROTS mix" insuffle une nouvelle dimension athlétique à la ligne de basse initiale. DJ BIZZY mise sur une reverb de voix terrifiante et l'ajout de percussions orchestrales et magistrales! L'oreille pileuse et attentive y découvrira quelques "arghhh!"; "ouhhargh!" et autres joyeusetés guturales en fond sonore de bon aloi. Pas d'autre morceau que le titre éponyme, mais le live en local dans la capitale Slovène (hommage une fois de plus au pays) est d'un niveau plus que correct, même si on aurait voulu un public plus déchainé dans le micro. Pour finir, une "Alternate Album Version" légèrement rallongée. LAIBACH a donc plus d'un tour dans son sac et transforme ici ce qui ne paraissait pas pouvoir prétendre à être un tube en un single imparable. Vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous voulez couper du bois comme un vrai bûcheron du dancefloor. On attend impatiemment le best-of "Anthems" (avec CD bonus de remixes!) et le DVD "Videos" programmé le 02/11/04 contenant tous les clips!
.::Olivier Camus::.

MARILYN MANSON "Lets We Forget - best-of" (2004-Interscope/Universal) www.marilynmanson.com

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce best-of de MARILYN MANSON n'intéressera pas grand monde si ce n'est les fans ultra-hardcore qui y trouveront ici un seul argument marketing: la reprise inédite du "Personal Jesus" de DEPECHE MODE (également sorti en single séparément). Rien de neuf puisque MANSON est devenu un événement si global que revisiter sa discographie ne servait pas à grand chose, le live "The Last Tour on Earth" remplissait déjà ce rôle d'une manière plus attrayante. Les 5 albums y sont représentés de "Get Your Gunn" à "mObscene" en passant par la réédition du single-EP "Long Hard Road Out of Hell" issu de la B.O. du film "Spawn" et les deux autres reprises "Sweet Dreams" (EURYTHMICS) et "Tainted Love" (SOFT CELL). La reprise inédite de "Personal Jesus" réhausse un peu le niveau exécrable de la précédente mais sans atteindre le rythme endiablée de celle sortie au même moment par les belges de INSEKT (sur leur album live "Orhwürmer"). Par contre, l'achat de la version limitée de "Lets We Forget" sous un superbe digipack devient intéressante grâce à l'ajout d'un superbe DVD contenant l'intégralité des clips vidéo du groupe! Rassemblés pour la première fois en DVD, ces clips présentés dans l'ordre chronologique montrent bien l'évolution de MANSON depuis ses débuts plutôt punk-psychédélique en solo (sans les SPOOKY KIDS) sur "Portrait of an American Family"; on constate très vite l'influence ensuite (voire le plagiat) clair et net de l'imagerie de NINE INCH NAILS sur l'époque "Antichrist Superstar". La carrière de l'américain trouve son point culminant avec "Mechanical Animals" et son univers très inspiré de DAVID BOWIE. La vidéo de "The Dope Show" est un hommage au film "The Man Who Fell to Earth" avec le même Bowie, "Coma White" désacralisant le mythe de JFK, ... Par contre, la dernière période marque un tournant définitivement mercantile. "Tainted Love" (d'ailleurs seul manquant à l'appel sur ce DVD) est tourné comme un clip de gangsta-rap où les goth-poufs sont traitées comme des chiennes, Brian Warner en immonde macho; les clips qui suivront celui de "mObscene" (pompé sur le film "Moulin Rouge") sont carrément explicites, avec des scènes pornographiques non-censurées, masturbation, intraveineuse, rails de coke sur la bible... ( "(s)aint", "This is the New Shit"). Bref, des images gratuites et faciles. Où a disparu le message? Où est passé la satire de l'Amérique?
.::Olivier Camus::.

DELKOM "Futur Ultra" (2004-Discodian records/EMI) http://discordianrecords.free.fr

Après GoodLife et MarkXIII, voici débarquant de Grenoble un nouveau label tekno-electro bien sympathique du nom de Discodian Records (ROSE ET NOIR). Un début de catalogue prometteur dans une veine axé vers le revival electro minimaliste; et d'ailleurs Discordian en profite pour nous faire un rappel historique d'importance avec la réédition 15 années plus tard du LP "Futur Ultra" de DELKOM. Ce projet très en avance sur son temps rassemblait en 1989 un duo étonnant: le sémillant Gabi Delgado de DAF d'un côté et l'égérie/body-artiste des nuits underground, la japano-berlinois Saba Komossa. Jusque là uniquement disponible en version vinyle, on parlait alors d' "Euro-Techno" (style transitoire entre l'EBM et la House), il s'agit sûrement là de l'album le plus pillé par la pseudo scène "electroca$h" actuelle. Dès la première écoute le très nu-beat "Viva La Droga" fait tilt, on l'a déjà entendu mille fois en soirée, un must! Sans parler de l'excellent double-titre "Don't Let Music Distract you from Dancin’ " très avant-gardiste et ô combien efficace. Le tout reste très dégénéré, y comprendre "sans aucun message" et ayant un seul but: faire danser. DELKOM fut certainement les prémices de DAF/DOS pour Gabi Delgado, qui on le sent bien ici, cherche à se renouveller et se trouve tout de suite à l'aise dans cet autre registre au groove plus "sexy" en compagnie de l'érotisante Saba. Mais la body-music de DAF n'est bien sûr pas loin, minimalisme oblige, car un tube hypnotique tel que "Tanzen ist Schön" n'aurait pas déparaillé en compagnie de Robert Görl. Ce "Futur Ultra" dégage une sensualité électronique totalement inédite, ou comment suer sur le dancefloor tout en restant gentleman. Le remastering de Discordian est irréprochable, impossible pour le béothien de dire qu'il s'agit à l'origine d'un master destiné au vinyle. Et ni une, ni deux, la belle japonaise reprend du service et donc vois son actualité double en intégrant le projet français, totalement dans la même veine, SOL IXENT (projet de Marc Hurtado de ETANT DONNES) sur le même label. A suivre...
.::Olivier Camus::.

TAMTRUM / LOK-8 "versus" (2004-La Chambre Froide / Soundworks) www.tamtrum.com

Le label electro-dark parisien La Chambre Froide poursuit son catalogue avec un split-CD magistral. On y retrouve la valeur sûre de l’hellektro à la française : TAMTRUM. Leur debut album, "Some Atomik Songz" sur ce même label, a fait beaucoup parler de lui grâce à une tournée dans tout l’hexagone qui va d’ailleurs se prolonger en cette fin 2004 avec en bonus quelques excursions à l’étranger. Sylvin et Benoit se sont imposés très rapidement comme les HOCICO français, formation devenue référence avec laquelle ils partagent le même passif, à savoir : le metal extrême. Le seul reproche qu’on aurait donc pu faire à "Some Atomik Songz" c’était d’être trop connoté "metal" dans ses compositions. Mais cette fois-ci grâce à "Versus", TAMTRUM s’élève vers un niveau bien supérieur en ayant la bonne idée de croiser le fer avec Florian du one-man band parisien LOK-8. Plus qu’un split-CD à l’ancienne, c’est un concept album qui reprend notamment l’idée de la série des "remix war". Au programme : 3 nouveaux titres écrits en commun et même chantés en duo. Une nouvelle version pour chacun des tubes respectifs : "Datura Dream", la bombe nucléaire de TAMTRUM et le très frontlinesque "Defy" de LOK-8. Les deux formations se remixent sur ces mêmes titres. Avec une mention toute spéciale pour le remix tekno-dancefloor "low-fi" de "Datura Dream" par LOK-8. Epoustouflant ! Pour finir : un morceau inédit de chacun. Un gros travaille graphique a été mis en oeuvre pour illustrer cette sortie et La Chambre Froide tient ici le skeud intercontinental qui lui permettra de partir à l’assaut des grandes scènes déjà occupées par Noitekk ou autres SUICIDE COMMANDO. TAMTRUM trouve ici ce qui lui manquait pour devenir parfait : un allié electro-indus de poids, apportant au duo aixois sa maîtrise du son complexe et des arrangements à la FRONTLINE ASSEMBLY ; et à l’inverse l’ultra-violence gore des TAMTRUM vient donner plus de pêche aux compos de LOK-8. Croisons les doigts pour que cette collaboration dure encore longtemps.
.::Olivier Camus::.

DIVE "Behind the Sun" (2004-Daft records / Alfa-Matrix) www.dirkivens.com

A première vue quel pourrait être le rapport entre ce nouvel album du grand DIRK IVENS (ABSOLUTE BODY CONTROL/THE KLINIK/DIVE/SONAR) et le label belge dark trancy Alfa-Matrix qui le distribue aujourd’hui? Et bien il suffit d’introduire ce magnifique "behind the sun" dans votre sound system, de monter le volume au maximum et de se laisser envahir par les remontées de MDMA que procure ce nouveau chef d'œuvre dès l’ouverture "your god"!!! Oui le point commun entre les deux scènes c’est bien l’extasy et ses effluves qui traverse ce disque par vagues digitales, bleeps à la LFO et groove froid et minimal proche des LETFIELD de "phat planet". Beaucoup de références technoides post-modernes dans l’architecture de ces nouveaux titres mais, pour être honnête, l ‘univers des premiers THE KLINIK n’est pas très loin … et puis THE KLINIK n’a t-il pas été tout simplement le précurseur de la techno minimaliste ? La production ultra léchée est à mettre au compte de Rafael Espinosa aka GEISTFORM. Ce prodige espagnol (de Barcelone) me disait, il n’y a pas si longtemps, qu’il était en train de terminer son deuxième opus (le 1er GEISTFORM "uno" était paru il y a 2 ans sur Daft rec. le label de Dirk) quand le maître l’appela à la rescousse pour achever "behind the sun", non content de participer à l’aventure DIVE, le catalan a carrément co-produit la plupart des titres et cela s’entend. Des tubes énormes comme "heart and soul", "deadman", "behind the sun" vont hanter vos nuits de dérives dark et de paradis rythmiques. On notera aussi le très électroclashisant "nobody else" feat. Ms Poly-ester, chanteuse d’HYBRIDS et THIS MORN'OMINA avec qui j’ai eu également plaisir à collaborer sur le titre d’HIV+ "galaktic asylum V.2" en 2003; dans un trip plus easy qui risque d’ouvrir des portes vers le mainstream à Mr Ivens! Disque incontournable à placer aux côtés des séminaux "first album", "concrete jungle" et "Final report".
- Havoc - (HIV+)

[ AOÛT 2004 ]

I,SYNTHESIST "Avalanche" (2004-Endless records) www.isynthesist.net

Après ALAN REPLICA, voici un autre très bon clone de GARY NUMAN première époque. I,SYNTHESIST est le projet du newyorker Chris Ianuzzi, qui prouve ici une fois de plus que l'electro-pop est bien le nouveau visage de la new-wave. L'américain jouait également du mythique synthé Moog alors que d'autres suçaient encore leurs hochets. Compositeur et producteur, le bonhomme a de la bouteille derrière lui: musicien pour VANGELIS, collaborations avec Peter Baumann (ex-TANGERINE DREAM) et d'autres formations américaines, et des mise en musique pour des séries et documentaires des chaînes de TV câblées HBO et The History Channel. Pas besoin donc de faire ses preuves sur ce premier album en solo; "Avalanche" est une pure bombe retro-wave où les synthés analogiques sont le noyau des compositions. Le CD débute à merveille avec un "Red Clouds" qui ne laisse pas indifférent, jamais trop acidulé, parfaitement dansant. Signalons que la voix est rarement filtrée. Les paroles nous ramènent au concept S-F des combos New-Wave des années 80 et Ianuzzi va jusqu'à copier le timbre de voix ("The Lost Parade") de son influence principale non-dissimulée: GARY NUMAN. Et ça se confirme sur le rigolo "Captain, my Captain". "Paralyzed" et "Images" raviront les fans de KRAFTWERK, des premiers DEPECHE MODE et de COVENANT. L'attitude costard-cravate de ces derniers est d'ailleurs au rendez-vous avec un mèche rebelle qui n'est pas sans rappeler DAVID BOWIE. I,SYNTHESIST combine les sons et le minimalisme analogiques typiques des 80's avec une construction et une production numérique actuelle. Un artiste qui sort du lot de la vague "synth-pop" grâce à une originalité qui trouve sa source dans les racines de l'electro-pop.

.::Olivier Camus::.

[ JUILLET 2004 ]

JOKE JAY "angefixxt - limited edition" (2004-swannsee/edel) www.jokejay.de

Ancien songwriter et musicien de session dans AND ONE, JOKE JAY a été ejecté par Steve Naghavi après la sortie de "Virgin Superstar". Il ne figure donc pas sur "Aggressor" mais on le retrouve depuis Juin 2004 pour son projet solo sous son propre nom. Première sortie avec le maxi-single "Angefixxt", chroniqué ici en version limitée, et comme si cela ne suffisait pas c'est sur son propre label nouvellement créé pour l'occasion: Swannsee (distribution: Edel). Un look très techno-glam/electroca$h pour le bonhomme et ses deux compères, on oublie vite cette petite frayeur dès que les premières notes fusent de la platine. "Angefixxt" est une véritable bombe and-onesque, du bon vieux AND ONE musclé première époque. Un texte minimal, un chant se rapprochant de sa référence mais qui cultive la différence: le rythme. Rythme endiablé également pour l'électronique qui ose le mélange avec la tekno à la TERENCE FIXMER ("radiofixxer"), un beat dégénéré qui pulse tel un AND ONE sous speed. L'electro-pop est réinventée, recyclée intelligemment pour nous faire perdre quelques litres de sueur. Cette édition limitée comporte 7 versions dont les remixes par FUNKER VOGT (définitivement hasbeen), SECOND DECAY, KOOK and ADAM et par JOKE JAY himself; le "extended speedball" ne déméritant pas sa pole position. L'album complet "Fiasko Deluxe" est programmé pour une sortie le 04/10/2004. L'attente va être longue...

.::Olivier Camus::.

[ MARS 2004 ]

LIGHTS OF EUPHORIA "Fading Moments (EP)" (2003-Accession records / EFA) www.lightsofeuphoria.de
LIGHTS OF EUPHORIA "Querschnitt (best-of)" (2003-Infacted recordings / Soul Food music)

Après un single et un nouvel album chez Accession, l'ultra-prolifique Torben Schmidt profite de la chaleur des machines pour les maintenir sous tension extrême et nous balance en pleine face un EP et un best-of. Lights of Euphoria revient sous l'étiquette Accession mais aussi sur son propre label (Infacted recordings). La mode est à l'excédent de remixes (8 versions + 3 faces-B) du même tube, ici "Fading Moments" passé à la moulinette d'E-Craft, Feindflug, [sitd], Namnambulu, Implant et Transistorcrash. Autant dire que ça s'adressera plutôt aux fanatiques et aux DJs EBM. Le best-of "Querschnitt" est quant à lui intéressant à plus d'un titre car il compile toute la première période EBM de LoE, pour ceux qui n'auraient pas connu ses tubes 90's ("In Love with the Night", "Give Me You", "Deal in Sex", etc…). Il permet aussi de mettre à jour des remixes et raretés de l'époque encore inédits à ce jour. Ainsi on découvre avec délice les réarrangements signés Leather Strip, ISC, Zelle40, Psyche, Oliver Thom. Là aussi, on en a pour son argent avec une overdose de 18 tubes athlétiques.
.::Olivier Camus::.

THE CRUXSHADOWS "Frozen Embers (EP)" (2003-Dancing Ferret Discs) www.cruxshadows.com
THE CRUXSHADOWS "Ethernaut" (2003-Dancing Ferret Discs)

C'est la tournée "WishFire" qui aura permis à ces floridiens de s'imposer enfin en Europe, de venir et revenir à la rencontre des fans du vieux continent grâce aux grands festivals. Challenge réussi pour Rogue et sa bande: les Cruxshadows deviennent inévitables et telle une machine de guerre, a enchaîné les productions de qualité. Son style inimitable et totalement original -compromis entre gothic sumérien et future-pop survitaminée- nous conquiert de nouveau via "Ethernaut". Nouvel album sur lequel on ressent l'assurance plus que gagnée et une vitesse de croisière dépassée. Rien ne sert de décrire les 12 morceaux ici, ils sont tous aussi poignants -voire plus- que l'ont été les précédents. Rogue continue son évocation épique d'un monde antique dans une écriture de textes très élaborés. Le quatuor nous avait également gratifié en préambule d'un EP ("Frozen Embers") de remixes, première tentative de collaborations du quatuor plutôt réussie. Ce CD était également le support du single "WinterBorn (this sacrifice)", avec en invités The Dreamside, Assemblage23, DJ Ian Ford. L'orchestration à la guitare et au violon accouplée à une electro sautillante offre une fois de plus une créativité illimitée.
.::Olivier Camus::.

[ FEVRIER 2004 ]

KMFDM feat. PIG "Sturm and Drung Tour 2002 (DVD)" (2003-Metropolis records) www.kmfdm.com

Sorti d'abord en CD, voici l'équivalent en images indispensable à tout fan du collectif crossover DIY américain. Comme pour le précédent DVD "Beat by Beat by Beat", le spectacle des 31 dates sur 34 jours s'articule autour de l'enchaînement d'extraits live et du making-of de la tournée "Sturm and Drang 2002" avec arrêts dans des stations services impropables du fin fond des Amériques, partie de bowling et ambiance sueur et débauche à l'intérieur du bus du groupe. Les séquences sur scène reprennent la totalité du tracklisting proposé par le CD-audio aggrémentée de "Rules" en duo avec Chris Connelly. On pourra reprocher un léger manque de qualité au niveau du montage des multiples enregistrements du même morceau (dans différentes salles), et parfois quelques décalages de synchronisation avec la bande son retenue pour le CD. Mais qu'importe, on est bien dans l'esprit electro-punk du groupe de Sascha Konietzko. Ce n'est pas la grosse machinerie technique de NINE INCH NAILS mais ce DVD offre son lot d'angles de prises de vues différentes. Le nouveau line-up de KMFDM prend ici tout son essor: Lucia Cifarelli telle une cyber-amazone déchaînée, l'immense et hilarant Raymond "Pig" Watts dans ses grandes oeuvres, un Bill Rieflin en décalage zen essayant de resté "cool" et les musiciens de PIG comme des bidasses en folie. Près de 2 heures de pur bonheur de blagues et de déconnade (qui sera plutôt inaccessibles pour nos amis non-anglophiles) où l'esprit de groupe et de respect du public transpire. Et bien que la jaquette ne signale rien, on vous invite à rester devant l'écran après le générique de fin et le saccage final des instruments sur scène pour découvrir 30 minutes supplémentaires de rushes et surtout le clip du morceau "Attak/Reload" en bonus caché.

Tracklist:
01. D.I.Y.
02. Attak/Reload
03. Dirty
04. Ultra
05. Boots
06. Yohoho
07. Rules
08. Find It Fuck It Forget It
09. Sturm & Drang
10. Megalomaniac
11. Flesh
12. Wrath
13. Godlike
14. Spit Sperm
Bonus:
-Footage (30min)
-Clip vidéo: Attak/Reload

Zone ALL / Tout Public / Import US
NTSC compatible PAL

.::Olivier Camus::.

[ OCTOBRE 2003 ]

LAIBACH "WAT" (2003 - NSK / MUTE records) www.nskstate.com

Voici le plus "moustachu" des albums de LAIBACH qu'il m'ait été donné d'entendre! Quelle surprise! Les slovènes ont toujours eu mauvaise pub du fait de l'amalgame à une possible appartenance d'extrême-droite que les médias généralistes ont mis en avant dès leur reconnaissance exportée hors du NSK (leur collectif/état artistique créé dans leur pays). Soit, l'attitude est toujours très austère et froide mais "WAT" (supposé "We're At Time", "on arrive à temps") fixe clairement la ligne de conduite du groupe: "Reject or Breed". Tout simplement, une invitation à ne pas écouter LAIBACH si LAIBACH vous semble "douteux". Et même si le titre "Anti-Semitism" joue avec le feu -il faut faire l'effort de lire entre les lignes du texte- notre adhésion demeure totale; tanpis pour ceux qui ne s'arrêtront qu'au tout premier degré, ce groupe n'est pas à prendre au sérieux et ne se prend pas au sérieux sous ses devants justement austère. D'ailleurs, LAIBACH propose ici une reflexion inétressante: l'art peut-il devenir politique? Avant de trouver une réponse à cette question, on constate que "WAT" est un album une fois de plus insolent, dans lequel on ne retrouve pas de reprise connue, bien que le magistral et totalement barré "B-Maschina" (qui parle d'une fuite vers les étoiles de l'humanité aidée par les OVNIs) soit à mettre au crédit d'une obscure formation rock du cru. Un hommage à DAF non déguisé: "Tanz Mit Laibach"; faisant donc référence au mythique "Tanz Mit Mir" de l'Amitié Franco-Allemande (duo déjà très controversé lui aussi), tube dancefloor-EBM quasi "old-school" de cet album qui sera ensuite décliné en single. Que dire de "Achtung", totalement déchaîné, si ce n'est qu'il marque la frontière avec la seconde partie de l'album plus noire et ténébreuse ("The Great Divide", "Wat", ..) Exit les guitares peu originales de "Jesus Christ Superstar", la part belle est donnée à l'électronique martiale à 100%; mais les choeurs wagnériens -l'ingrédient principal du côté opéra/requiem de LAIBACH- sont toujours présents excellemment orchestrés, ni trop, ni trop peu. Un carton bien au-delà de ce que l'on en espérait! Album culte assurément!
.::Olivier Camus::.

LAIBACH "Tanz Mit Laibach" (2003 - NSK / MUTE records)

Single 5-titres décliné de l'album "WAT", "Tanz Mit Laibach" est déjà le tube dancefloor clairement orienté body-music old-school de LAIBACH. Dans les paroles de "Tanz Mit Laibach", les slovènes reprennent le gimmick des allemands de DAF sur "Tanz Mit Mir" mais aussi la structuration des paroles de "Der Mussolini". Ici LAIBACH tourne en dérision les dictateurs de l'Est: Ado Hinkel, Benzino Napoloni, ... en lieu et place d'Adolf Hitler et de Mussolini. En plus de la version que l'on trouve telle quelle sur l'album, c'est quatre remixeurs qui sont conviés ici: UMEK, JOHANNES HEIL, ZETA RETICULA et TEMPONAUTA. Ma préférence va directement au très teknoïde "Upbeat remix" par le slovène UMEK; projet techno monocéphale issu de Ljubjana (alias Laibach en Allemand) la même ville que les moustachus auteurs de ce hit. UMEK développe encore plus le côté dansant du single en lui insuflant un groove tekno-acid très appréciable. Ensuite, c'est le producteur techno JOHANNES HEIL qui s'y colle, pour un "Crucified remix" un peu sur le même tempo, une séquence lounge hype en plus, mais tout en ramenant en avant les choeurs et le côté grandiloquent de la chanson. ZETA RETICULA (lui aussi issu de Ljubjana en Slovénie) prône le minimalisme répétitif et incisif avec son "Wir Tanzen Ado Hinkel remix". TEMPONAUTA (alias DJ Bizzy et DJ Dojaja sur le label techno slovène Tehnika) manipule le titre pour le ramener dans un "Desert Storm remix" loin d'être vitaminé, ralentissant même la hargne de l'original. Ils s'en sortent en nous redonnant un côté mécanique au titre et en mettant au clair la partie "opéra" très wagnérienne. Le moins qu'on puisse dire, c'est que LAIBACH fait travaillé ses compatriotes. Single indispensable si vous avez craqué sur l'album. Je vous conseille aussi le visionnage très surprenant et drôlissime du clip-vidéo disponible sur le siteweb officiel.
.::Olivier Camus::.

KILLING JOKE "Killing Joke" (2003 - Epic / Sony) www.killingjoke.com

Initialement prévu sous le nom de "The Death & Resurrection Show", c'est en fait un nouvel album éponyme que nous offre KILLING JOKE. Reformé à l'initiative de son leader, Jaz Coleman, après six longues années de silence; le combo ne revient pas sur la new-wave de ses débuts (l'album de 1980 était également éponyme) mais donne ici une suite directe au fantastique "Pandemonium". Guitares plombées et hurlements rauques sont donc toujours au programme de ce 11ème album. Dave Grohl (ex-NIRVANA, FOO FIGHTERS) s'occupe ici des futs, normal pour ce qui était une de ses influences principales lorsqu'il était jeunôt. Un industrial-rock puissant que l'on avait pu découvrir subreptissement sur le single "Loose Cannon" qui se retrouvent suivi ici par les fantastiques "Asteroid" ou encore "Total Invasion"... Le reste de la tracklist se digère d'une traite avec une hargne terrible. Bref, c'est un des albums majeurs à retenir cette année. La production garde son côté très punk, à l'instar de "Pandemonium", avec des conditions d'enregistrement presque live; chose qui pourra rebuter certains d'entre-vous et qui en rejouira d'autres. Quoiqu'il en soit, si vous ne connaissez pas KILLING JOKE, et bien jetez-vous sur ce nouvel album éponyme avant de revenir sur leurs précédents opus immortels. Pour la petite anecdote, sachez que la version du CD destinée au marché anglais referme des titres différents et notamment "Inferno" reconnu par certains fans comme le titre ultime de cette nouvelle cuvée. Grosse fête donc et surtout groove respecté pour un retour tant attendu en cette année 2003 qui aura vu d'autres reformations légendaires bonnes et moins bonnes.
.::Olivier Camus::.

OHGR "Sunnypsyop" (2003 - Spitfire / BMG) www.ohgr.net

Juste avant un autre grand retour, celui de SKINNY PUPPY, Nivek Ogre (alias Kevin Olgivie) nous offre la surprise d'un second album en solo sous le sobriquet de OHGR. Très différent et bien plus savoureux que le précédent "Welt" sorti en 2001, "Sunnypsyop" prend une nouvelle direction musicale principalement axée sur la voix de Nivek et des nombreux effets tous aussi discrets qu'efficaces qu'il y applique. Difficile à définir, on navigue entre pop, industrial et minimalisme electro le tout rondement meuné tout au long de ces dix morceaux, quasiment tous des tubes! J'ai personnellement craqué sur le trio de tête: "maJiK", "HiLo" et "JaKO". Alors que la fin de l'album est plutôt ponctuée de sons noisy. A l'arrivée: ce second opus est indispensable, que vous soyez fan de SKINNY PUPPY ou pas, fan de violence électronique ou de pop déjantée, "Sunnypsyop" est à lui seul un univers (désormais) cohérent.
.::Olivier Camus::.

[ JUIN 2003 ]

MARILYN MANSON "The Golden Age of Grotesque" (2003 - Polydor/Universal) www.marilynmanson.com

On reprend les mêmes et on recommence. MARILYN MANSON nous assène un nouvel opus 16 titres reprenant les grandes lignes de son précédent "Holy Wood": neo-metal-indus (chanté à la manière du rap) représentant le son actuel des USA et un Brian Warner qui ne sait toujours pas chanté aux vues de ses braillements habituels qui commencent à nous lasser. L'électronique, même si elle fait ici son retour, demeure une fois de plus bien trop en arrière. "The Golden Age of Grotesque" n'est pas "Anti'Christ Superstar" ou "Mechanical Animals" bien que le suédois dissident de KMFDM, Tim Skold, signe ici la production somme toute parfaite pour ce genre de grosse machinerie qu'est MANSON. Et justement le nouveau single, l'excellent "mObscene", lorgne sur un côté groovy à la KMFDM (avec des chœurs féminins), un des titres qu'il faudra retenir. Que pensait de la réapparition ici du précédent single, la reprise de "Tainted Love" ? Mauvaise blague ou nouvel hymne pour la génération des teenagers gavés d'American Pie? En tout cas, Marc Almond (SOFT CELL) a dû s'étonner plus d'une fois à l'écoute. Autre pillage de MANSON, justement (bis), c'est le concept du dernier album de SOFT CELL qui lui aussi reprenait le thème du Cabaret Grotesque et du Théâtre du Grand Guignol. Chose qui nous fait dire que MARILYN MANSON s'est planté dans sa stratégie: certes, il vient se rapprocher de son public européen en utilisant ces références historiques et toute cette mise en scène clairement liée au vieux continent, mais d'un autre côté il s'enfonce encore plus dans cet aspect (marasme?) du néo-metal US qui est loin de remporter les suffrages de par chez nous… Le tout demeure néanmoins plus qu'appréciable ("This Is The New Shit", "Slutgarden", …) lorsqu'on a accepté le retour en arrière de "Holy Wood"; seuls les fans seront donc comblés.

Olivier Camus

[ AVRIL 2003 ]

LT-NO "Sea, Sex & Burn" (2003 - M10 Records) [www.lt-no.org]

Après les expérimentations technoïdes de "Global Cut" en 1999, on pouvait s'attendre de la part de LT-NO à un nouvel assaut electro-punk destiné au dancefloor. Mais entre temps, Entony a quitté le navire des ex-Tétines Noires pour voguer vers d'autres cieux avec Marco (TREPONEM PAL); resté donc Emmanuel Hubaut rebaptisé Emmanuelle5 (ou encore EHB, pour son projet solo electronica). Ce dernier réinjecte dans ce nouvel opus des LT-NO une inspiration très rock-indé américain tout en gardant l'aspect punkoïde qui lui colle à la peau. Résultat: "Sea, Sex & Burn" -tout est dans le titre- brigué par un M10 Records au sérieux grandissant; album qui remet en avant la hargne rock'n'rollesque de "Global Cut", en arrière l'électronique (malheureusement, diront la plupart des fans). LT-NO se libère donc du joug imposé par les machines et explose son énergie dans les guitares de D. renforcée par les drums de Jack S. (Y-FRONT). On retrouve une fois de plus la voix au timbre si particulier de son leader, assexuée, coincée entre celle de Brian Warner (MARILYN MANSON) et celle de Iggy Pop. Le côté noir décadent et grand-guignolesque de "12 Têtes Mortes" est ici transposé en American Way of Decadence... Pur produit français faisant un pied de nez aux States qui pervertit les fondements du rock. Deux morceaux ambient électroniques ("Surfing Skin" part I & II) viennent s'intercaler avant l'incontournable reprise "Boys" de la plantureuse égérie latina des années 80, Sabrina, qui termine le tracklisting avec une nouvelle version inédite. A l'arrivée, "Sea, Sex & Burn" va plutôt trouver son auditoire chez les fans des années 80 pour son mélange de rock/punk/new-wave (Bowie, The Stooges, ...). Looking for a good time ?

Olivier Camus

[ JANVIER 2003 ]

SOFT CELL "Cruelty Without Beauty" (2002-Cooking Vinyl / Naïve) [www.marcalmond.co.uk]

Marc Almond reforme Soft Cell avec son camarade Dave Ball aux machines. Au premier abord, ce nouvel album de Soft Cell pourrait sonné comme les dernières productions en solo de l'anglais, mais ça serait se tromper. Là où Marc Almond nous offrait une electro-pop profonde et émotionnelle (cf. "Glorious" et "Stranger Things"), "Cruelty Without Beauty" est carrément orienté vers une pop aux relents variétoche. A se demander si la star n'a pas intentionnellement choisi de faire cette bluette par provocation ou surtout dérision. Le thème de son album porte justement sur le grotesque et notamment sur le théâtre du Grand-Guignol. Pas de tube à la "Tainted Love" -la bonne époque est vraiment révolue-, mais tout de même un "Monoculture" saisissant et qui ne nous a pas attendu pour être tourné en vidéo-clip à destination des chaînes musicales du câble. S'en suivent des balades très mielleuses et naïves: "Together Alone", "Desperate", … Pas de surprise malgré l'effet d'annonce de la reformation; comme d'habitude: à réserver aux "cœurs tendres".

Olivier Camus

[ DECEMBRE 2002 ]

STERIL "Purification" (2002-Strange Ways) [siteweb STERIL]

C'est après 6 années de silence que ce trio allemand revient sur le devant de la scène crossover avec ce nouveau CD intitulé "Purification". Ayant sorti coup sur coup en 1996 chez OFFBeat un album de pure crossover-EBM old-school à la Cubanate dont tous les fans de l'époque glorieuse se souviennent, avec ce qui reste aujourd'hui un hymne musclé et testostéroné: "Egoist"; et un album séquelle tout à fait déroutant puisque laissant de côté la face EBM de leurs débuts. Ce "Venus Trap" prenait déjà à l'époque une tournure plus posée, voire New-Wave. Aujourd'hui, oubliés dans le chavirage du navire OFFBeat, ils sont de retour stronger than never sur le label de Wolfsheim et Neuroticfish, Strange Ways. Mais, ce n'est pas dans un registre future-pop qu'il faut les retrouver mais bien dans le trip guitares synthétiques avec une forte inspiration vers Nine Inch Nails. Mais il serait ô combien dommage de s'arrêter là puisque "Purification" est une mixture plus que réussie des sons électroniques acides d'un Praga Khan s'entrechoquant à du prodigieux Prodigy, les fans de Hate Dept. devraient également s'y retrouver. Difficile à la première écoute de franchir l'immense gouffre qui sépare "Egoism" de ce nouvel opus ultra-complexe mais après plusieurs analyses auditives, la nouvelle dynamique implacable de Steril s'impose, un groove dansant très universel nous envahi. Jugez-en plutôt avec le triptyque "WithcBlade", "Out Of Control" et "Chemical Bastard". Ce dernier titre faisant sans nul doute figure de nouveau "Smack My Bitch Up". Balayant un spectre large allant de la tekno-pop trance-acid au bon vieux crossover metal-indus, le tout supporté par la voix mutante et caméléon du vocaliste. Un must à ne pas rater!

Olivier Camus